Argentine Le travail à façon solidement enraciné
Les entrepreneurs de travaux agricoles récoltent plus de 85 %de la surface rurale du pays.
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En Argentine les prestataires de services, appelés « contratistas », existent depuis les années 1950. C’est dans les années 1990 que leur activité s’est fortement développée, avec l´émergence du semis direct. Aujourd’hui, ils sont chargés de semer 70 % des surfaces agricoles du pays et ils en récoltent 85 %.
Blé, maïs, soja, tournesol…
Le blé, le maïs, le soja, le tournesol et le sorgho sont les principales cultures déléguées. Les agriculteurs ne touchent pas d’aides de l’État. Ils ne risquent donc pas de perdre des subventions en déléguant totalement le travail de leurs terres.
Pour Jorge Ernesto Scoppa, président de la fédération argentine des prestataires de services, (Facma), les raisons qui poussent les exploitants à faire appel à eux sont variées. « Le petit producteur, qui possède environ 100 hectares, ne peut pas supporter le poids de l´investissement nécessaire en équipement pour réaliser ses travaux et il n’amortirait pas suffisamment le matériel. »
Ceux qui exploitent des surfaces plus importantes considèrent les services des « contratistas » comme un facteur de confort. « Ils n’ont pas à organiser le travail, ni à faire la maintenance des machines. Ils ne se soucient pas non plus de l’embauche de salariés, le prestataire travaille avec ses propres équipes. Les « contratistas » ont, en plus, la réputation de proposer un service efficace et professionnel », affirme Jorge Ernesto Scoppa. « La récolte est bien plus rapide avec leurs matériels », explique Dardo Martínez, producteur de blé, orge et sorgho. Les agriculteurs y trouvent leur compte.
Le montant des prestations est librement défini entre les parties, mais la Facma élabore un barème indicatif qui sert de référence. Gustavo Bracco est exploitant dans la province de Buenos Aires. Il cultive du blé, du soja et du maïs sur 300 hectares et fait appel à un prestataire. « Généralement on fixe le prix des travaux en dollars, que l’on convertit en pesos argentins à la fin du chantier », explique le producteur.
Récolte de soja : 62 €/ha
« Un hectare de semis direct coûte 33 dollars (30 euros). La récolte de soja, c´est environ 70 dollars (62 euros) par hectare. » La relation est plutôt informelle, un contrat de prestation n’est jamais rédigé. S’il est donc facile de mettre fin à la collaboration, les relations sont souvent durables et traversent parfois les générations.
L’utilisation d´une technologie de pointe, l’efficacité et la capacité à s’adapter à tous les reliefs et paysages sont souvent des arguments mis en avant par les agriculteurs qui délèguent le travail des champs. « Sans ces prestataires, nous, les petites et moyennes exploitations ne pourrions pas faire de l´agriculture, car il nous est impossible d´acheter le matériel », confie Gustavo Bracco.
En Argentine, le « contratista » joue un rôle clé dans la production agricole et cela devrait se poursuivre dans le futur. La surface cultivable du pays continue d’augmenter.
Lorena López
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